Cambodge : de Tonle Sap à Battambang

le Tonle Sap (grande rivière d'eau douce)

Lever 5 heures du matin, pour prendre un rafiot qui va nous amener de Siem Reap à Battambang, en traversant le lac.

La traversée prévue 6 heures durera 10 heurs ( pannes de moteur successives)

La rivière Tonlé Sap traverse le Cambodge en une longue diagonale. Elle se jette dans le Mékong à Phnom Penh, capitale du Cambodge.

Le lac Tonlé Sap, sur cette rivière, est le lac le plus grand d'Asie du sud-est. C est la réserve en eau douce du pays.

Il est inscrit à l’UNESCO au patrimoine naturel mondial depuis 1997. Autour de ce lac, et sur les bords de la rivière,

de nombreux villages de pêcheurs se succèdent.

On y croise des embarcations caractéristiques du pays, habitations permanentes de familles de pêcheurs qui se laissent dériver au fil de l’eau.

Chang Kneas est organisé comme un village normal : on y trouve des magasins, des marchés, des habitations, des écoles, des églises, des temples.

Si les bâtiments ne sont pas sur pilotis, ils sont sur des bateaux, équipés de moteurs.

Les habitants se déplacent de cette manière, sur le lac, en fonction des saisons.

Toilette, magasin ambulant, déplacement, bateau apprêté pour un mariage : tout se passe sur le lac

Le village de Prek Toal est situé à l’extrême nord-ouest du lac. Il fait parti d’une des trois zones majeures de la réserve de la biosphère du Tonlé Sap. 

Là, les habitations sont sur pilotis, sur les rives du lac.

Nous arrivons à Battambang, un peu fatigués mais, splendide voyage...

Autour de la ville, de nombreux quartiers pauvres..

C'est une ancienne ville coloniale au passé florissant ; témoin : une grande gare abandonnée, des façades de maisons décrépies

La Province de Battambang est souvent appelée le bol de riz du Cambodge.

Une grande partie de sa production sert à en faire des papier de riz (utilisé pour les spring rolls) 

Beaucoup de piments, et de légumes sont cultivés sur les bords du fleuve

Un petit train , appelé "train Bambou" sert de moyen de transport, pour les touristes,

mais il sert encore à la population locale

 Des visages aux sourires rayonnants, partout...Tout le temps.

Site religieux important connu dans tout le Cambodge, Phnom Sampov est une montagne de calcaire impressionnante  à 12 km environ de Battambang. Pendant la période des Khmers Rouges, c'est dans cette montagne que les "ennemis" du régime étaient éliminés et jetés dans les "grottes meurtrières".

Massacre de la population perpétré par les Khmers rouges, dans tout le pays :

trois millions de personne (sur une population de 9 millions) ont été massacrées sous PolPot ( de 1975 à 1978)

Pol Pot dirige le gouvernement : les frontières se ferment, et une expérience démentielle commence. Toutes les villes doivent être évacuées :" il faut que les gens apprennent qu'ils naissent du grain de riz. En suant, pour défricher, pour semer, récolter, l'homme connaît la vraie valeur des choses. C'est en ville que l'on trouve l'argent et la corruption."

Sur cette base incroyable, tous les signes d'une société, dite décadente sont abandonnés : vêtements de couleur, lunettes, radios, horloges, montres, autos, écoles, hôpitaux...tout... tout le monde "part" travailler à la campagne 10 h par jour, les enfants à partir de 8 ans aussi) et évidemment très peu à manger ; Très peu résistent ; de plus, la torture est de mise. La vie privée n'existe plus : les familles sont séparées.

Tous ceux qui ont été en contact avec l'occident sont éliminés. Porter des lunettes (signe intellectuel) est synonyme de condamnation à mort.

Le régime crée une milice de jeunes paysans, d'enfants, qui n'ont rien connus d'autres que la guerre et la torture : ils sont endoctrinés.

Selon PolPot, il ne suffit que de 1 à 2 millions de jeunes khmers pour faire le Cambodge de demain.

Exécutions sommaires, la torture touche n'importe qui.... sans aucune raison...Le pays sera libéré par les vietnamiens en 1979

Il faudra plusieurs générations pour que les horreurs de ces quatre ans s'estompent dans la mémoire de la population. (Ben Kierman et E. Becker)

Les gens ont du mal à en parler, les survivants culpabilisent ; pourquoi, eux, sont-ils vivants? Pourquoi, eux, n'ont-ils pas subis ces atrocités?

Période de l'histoire du Cambodge que je tenais à relater sur cette page. La population est meurtrie par ses souvenirs atroces...

Mais, les cambodgiens, sont, malgré tout ce qu'ils ont pu vivre, d'une très grande gentillesse et n'ont aucune rancune

vis à vis de leurs anciens bourreaux ( qu'ils peuvent côtoyer aujourd'hui)

Belle leçon de vie.

Le Cambodge : pays de la gentillesse et des sourires.